Conférence à la Fondation Maison des Sciences de l’Homme, Paris

1365169917423Vers une pensée vraiment universelle ? L’apport des auteurs non-occidentaux à la construction de la modernité

Jeudi 16 mai, 14h30, 3e session : L’universel et l’altérité

Yves Schemeil, professeur à l’IEP de Grenoble

Au lieu d’opposer les conceptions occidentales et non occidentales de la politique et de la société, sans parler de l’opposition classique mais dépassée de la modernité et de la tradition, cette communication montrera comment différents courants de pensée ont contribué toutes ensemble à l’édification d’une pensée moderne. Les traductions et les commentaires qui se multiplient rendent aujourd’hui possible un premier bilan des ces apports, venus du monde musulman, du monde arabe, du monde indien, du monde chinois et du monde japonais. Ils permettent d’infirmer l’idée que les valeurs dites universelles seraient en réalité purement occidentales, car elles ne sont pas nées uniquement en Europe mais proviennent aussi de sources non européennes.

 

Lundi 13 et mardi 14 mai

Workshop sur la pensée politique non occidentale. Une initiative du Collège d’Etudes Mondiales de la FMSH.

Conçu et animé par Yves Schemeil, il a réuni (de gauche à droite sur la photo) Hiroshi Watanabe (Tokyo), Rajeev Bhargava (Delhi), Tewfic Aclimandos (Le caire), Charles Butterworth (Maryland), et Jean Leca (Paris)

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Non-Western Political Thought: Further Reflections on Modernity

Paris, Fall 2014

This project is part of a series of events of the College d’Etudes Mondiales, inaugurated in May 2013 by a workshop among scholars to retrieve the contribution of non-Western thinkers to Universal ideas about justice, liberty, and democracy. As a closed-door meeting due to be held in Paris, Fall 2014, with guest contributors nominated by the founding committee to achieve a more adequate representation of all regions, it will prepare a 2015 World Congress.

We want to break with the view that anything worth of intellectual value would already be enclosed into Western philosophy. The equivalence between “universal”, “modern”, and “Western” should not conceal non-Western contributions to a global intelligence of world history. Essential problems were often defined likewise everywhere, and the concepts coined to address them are very similar even though the solutions given varied. If we define modernity by the generalization of democracy, tolerance and rationalism, if not secularism and individualism, then modernity existed long before the West invented it, albeit in particular guises. That, prior to the Meiji restoration Japanese had no word for constitution and religion–also unknown by Hinduism–or Muslims substituted “friendship” and “mutual love” to “justice” does not mean that functional equivalents were unknown, or that concepts are required for a reality to exist.

One way to address translation difficulties is to discuss the significations of modernity, some born in the “modern” West, and others imagined in the “traditional” Rest. The visions of Middle Eastern, Indian, and Japanese experience with modernization that we may exhume from the texts contradict the famous Literature on the Axial Age–according to which the premises of modernity occurred virtually at the same time and entailed the same profound intellectual changes. In contrast, we assume that the notion of modernity emerged at different times and places. We must also abandon the idea that from the West to the East it is a one-way street, even though Western specificity may eventually lies in management capabilities and organizational behavior rather than political values and beliefs; and a tendency to separate the public from the private (although there are different degrees of ‘publicness’ everywhere).

Whether as a hole or disaggregated into several components (secularism, individualism, bureaucratic organization, etc.), modernity cannot simply be dated and located in the Renaissance West. The history told in Western political philosophy is far too unifying, whether it addresses Western or Eastern texts. To live in a more civilized world we must find better answers to big questions (is a world public philosophy possible? Can a global history exist?), since the problems of the world cannot be solved within a single intellectual tradition.

 

 

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Légende du bandeau

De gauche à droite et de haut en bas : les trois singes de la sagesse (sculpture de Hidari Jingoro au sanctuaire Toshugu, Nikko, Japon, 17ème siècle) ;  la couverture du premier numéro de la revue Global Constitutionalism ; une photo de l’auteur dans le studio de la NHK à Tokyo, réplique de celui de France 24; une maquette d’architecture révolutionnaire (Musée de Vizille) ; la couverture de la 2ème édition du manuel de science politique ; la répression d’une manifestation musclée en Amérique ; un ensemble d’immeubles gouvernementaux à Tokyo ; deux passagères du métro de Tokyo en pleine lecture de mangas ; la couverture de l’ouvrage collectif Governance of the Internet (Cambridge University Press) ; le tableau de Henri-Félix Emmanuel Philippoteaux intitulé « le dernier banquet des Girondins – Musée de Vizille, visible en couleur sur :
http://www.domaine-vizille.fr/391-les-collections.htm

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Mode d’emploi

Ce site héberge les informations et les discussions liées aux principales activités d’un enseignant-chercheur : publications (liste complète classée par thème et par date, liens pour téléchargement,  textes intégraux quand c’est possible) ; working papers (papiers inédits et papiers en cours de publication, rapports de recherche) ; innovation pédagogique (analyse des formes nouvelles de pédagogie pratiquée, descriptif des formations et des cours créés, rapports remis à l’administration en vue de réformer les méthodes d’enseignement) ; recherches en cours (groupes de recherche animés ou fréquentés, participation aux sociétés savantes nationales et internationales, et aux congrès) ; coopération internationale (réseau scientifique, échanges académiques, ingénierie pédagogique).

Certaines de ces rubriques permettent aux visiteurs de déposer un commentaire et d’engager une discussion, facilitant ainsi les rectifications, améliorations, et réorientations opportunes des produits et services offerts à la communauté académique et, au-delà, aux décideurs voire au grand public éclairé. Des réponses seront régulièrement postées, dans des délais raisonnables.

Dans l’entrée « publications », par exemple, on peut accéder au site propre à chacune de celles qui sont ouvertes à la discussion, sur lequel figurent : les documents fournis par l’éditeur (à-paraitre, interviews, annonces et événements) ; des idées pour utiliser les textes de façon optimale (utiles aux lecteurs, aux libraires, aux diffuseurs) ; des extraits de commentaires reçus lors de la parution du texte ; des liens pour accéder aux compte-rendus d’ouvrage dans des revues (ou des fac-similés de ceux-ci) ; des compléments de lecture (ceux qui seront parfois insérés dans une nouvelle édition d’un livre et ceux qui resteront inédits car ils seraient consommeraient trop de place dans les collections ou revue). Tout ceci sous réserve des droits liés au copyright.

Dans la rubrique « working papers« , les papiers en cours de finition accessibles (ceux dont les données collectées ne sont plus sous embargo) pourront être commentés, ce qui facilitera la rédaction de versions successives  et la mise aux normes des supports de publication (editing). Les conseils de lecture à l’auteur sont également les bienvenus car à ce stade ils sont encore utiles.

La rubrique consacrée aux « innovations pédagogiques » n’a pas pour objectif de recenser tous les enseignements donnés, mais seulement de sélectionner parmi eux ceux qui ont fait l’objet d’une création, et pour lesquels des méthodes d’enseignement moins usuelles que les cours et travaux de groupe classiques on été testées, comme les jeux de rôles, les simulations, les jeux sérieux, l’écriture créative, etc. Elle offre des liens vers les sites et les revues consacrées à ce thème, et informe sur les événements à venir (colloques, parutions) qui se multiplient. Les formations inaugurées, même anciennes, sont répertoriées, avec l’exposé des motifs ou le cahier des charges qui a présidé à leur création et les liens pour s’informer sur leur devenir.

Les « recherches en cours » sont présentées de façon à donner aux visiteurs une vue « en ligne » de leur déroulement : celles qui sont achevées et closes par des publications finales n’y figurent donc pas. Les donateurs et les conflits d’intérêt éventuels y sont scrupuleusement mentionnés. Le réseau des chercheurs associés à ces travaux est décrit avec précision.

Quant à la « coopération internationale », elle recouvre toutes les activités au service des échanges avec des établissements étrangers ou dans le cadre d’associations professionnelles mondialisées, hier ou aujourd’hui. Elle permet aussi d’accéder au descriptif des évaluations faites en dehors de la France, et des conférence en tant qu’invité d’honneur (keynote speeches).

Le site n’a donc pas vocation à être exhaustif (un CV suffit, à cette fin). Il n’a pas non plus pour but d’informer, à sens unique. Il est sélectif et interactif. Bienvenue dans ce monde parallèle qui rend possible l’autoformation des enseignants-chercheurs grâce aux conseils et aux informations livrés par tous les visiteurs et visiteuses qui le souhaitent. Et un grand merci pour l’intérêt témoigné aux activités de l’auteur.

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 Voeux suspendus à l’entrée d’un temple à Kamakura (Japon) : une métaphore des commentaires que les internautes « suspendront » aux branches de ce site

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L’auteur

Portraits en directeur (1981, Sciences po Grenoble) et en chercheur (Berlin, 2006)

Yves Schemeil est un Politiste français, spécialiste de politique globale et comparée. Ses travaux portent sur l’épistémologie et la méthode de la science politique [1], l’anthropologie Yves_FU_Berlinpolitique[2], la psychologie politique[3], les relations internationales[4]. Ils se concentrent en particulier sur la construction de la culture politique[5] et de la compétence argumentative, et sur l’institutionnalisation du monde[6]. Ils ont pour terrains empiriques, d’une part, l’histoire longue du Moyen-Orient et de l’Asie[7], en comparaison avec les transformations du monde occidental ; d’autre part, les organisations intergouvernementales en relation avec les ONG[8].

Parmi les principaux résultats de ses recherches, on peut mentionner : 1) l’universalité de la politique, dont les transformations localisées dans l’espace et dans le temps n’affectent pas les lois qui la gouvernent toujours et partout où elle est documentée (comme le refus de l’accumulation durable du pouvoir entre les mêmes mains, la substitution progressive mais très précoce et très répandue du débat contradictoire au combat), sans pour autant Y. Schemeil directeur de l'IEP de Grenoble, 1981qu’il s’agisse d’invariants et de lois structurales au sens du structuralisme de Claude Lévi-Strauss[9]. 2) Les rapports étroits entre organisation sociale et ordre politique, notamment dans le monde arabe et au Japon, où le poids respectif de l’endogamie et de l’exogamie a des effets différenciés sur le développement économique et la construction de l’État[10]. 3) Le transfert de compétences des groupements privés aux institutions publiques, soit à l’intérieur des États, soit entre eux et des institutions internationales dont la montée en puissance est réelle[11].

Un parti pris constant de ses recherches est notable pour son originalité dans la communauté académique francophone : il considère la science politique à la fois comme une discipline scientifique (positive et empirique) et comme une discipline unifiée (incluant la sociologie politique, davantage étudiée en France que les autres branches de ce savoir, comme la théorie et la philosophie politiques, l’analyse des politiques publiques et des organisations, l’étude des relations internationales et de la politique globale[12] ; mais aussi, les études de genre, d’ethnicité, de communication politique et de « biopolitique » qui émergent depuis quelques années).

Enseignement

Yves Schemeil a enseigné et effectué des recherches en France (IEP d’Aix, Bordeaux, Paris et Grenoble), aux États-Unis (Berkeley, UCLA, Chicago), au Liban, en Égypte, en Suisse, et au Japon. Il a été directeur de sciences po Grenoble de 1981 à 1987, directeur de la formation doctorale en science politique à Aix-en-Provence de 1991 à 1997, et consultant au Ministère des Affaires Étrangères de 1987 à 2003. Il a aussi été président du jury d’agrégation des professeurs d’universités en science politique vice-président de l’Association Française (AFSP) et de l’Association Internationale de Science Politique (AISP/IPSA). Il a siégé ou siège encore dans différentes instances du CNRS, de l’ENA, de la FNSP, de l’École Polytechnique, de la Fondation maison de Sciences de l’Homme. Il enseigne la science politique et le management des organisations internationales.

Publications

Il est l’auteur de deux manuels de la discipline (La science politique, A. Colin, Cursus, 1994 ; Introduction à la science politique, Dalloz et Presses de Science Po, Amphithéâtre, 2010, revu et augmenté en 2012) et de plusieurs ouvrages et articles de référence en français et en anglais, dont quelques-uns ont été traduits en japonais, en arabe et en espagnol.

Notes et références

  1. ↑ o Les discours de la politique. Textes de Frédéric Bon réunis et présentés par Y.S., Paris, Economica, 1991 (Politique comparée); “La mégère apprivoisée : vers un usage raisonné de l’approche par les choix rationnels en France », pp. 37-57 dans M. Delori, D. Deschaux-Beaume et S. Saurugger (dir.), Le choix rationnel en science politique : débats critiques, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2009, 360 p. ; « La politique se fait-elle à la corbeille ? James March et la science politique française, Revue Française de Gestion, 28 (19-39), juillet-août 2002, p. 213-228 ; « Les origines anglo-saxonnes de la science politique française. », p. 272-275 dans Guillaume (Marc), L’état des sciences sociales en France, Paris, La Découverte, 1986.
  2. ↑ “Une anthropologie politiste en France”, Raisons Politiques, 22, avril 2006 ; « Banquets publics : réseaux de sociabilité dans le monde », p.1734-1760 dans A. Montandon, dir., Le livre de l’hospitalité. Accueil de l’étranger dans l’histoire et les cultures, Paris, Bayard Presse, 2004 ; « Entre le Tigre et le Nil », dans Marcel Detienne, Qui veut prendre la parole ? Le Genre humain, Seuil, p. 273-302, 2003 ; Déjeuner en paix : banquets et citoyenneté en Méditerranée orientale », RFSP, août-octobre.
  3. ↑ « Information politique et formation des compétences cognitives en Europe », dans J.Gerstlé, Les effets d’information en politique, Paris, L’Harmattan, 2001.
  4. ↑ “Expertise and Political Competence: Consensus Making within the World Trade and the World Meteorological Organizations”, p. 77-89, dans Reinalda (B.), Verbeek (B.), Decision-Making Within International organizations, London, Routledge, 2004 ; « L’OMC et l’instabilité internationale », p.39-58, dans G. Lachapelle et S. Paquin, Mondialisation, gouvernance et nouvelles stratégies subétatiques, Québec, Presses de l’Université du Québec, 2004 ; « Les biens publics premiers : Babel, côté tour et côté jardin », dans F. Constantin, Les biens publics mondiaux, Paris, l’Harmattan, p.101-131. .)
  5. ↑ « Les cultures politiques. », p. 237-307 dans Grawitz (M.), Leca (J.), Traité de science politique, volume 3, 1985.
  6. ↑ avec W.D. Eberwein), dir. Normer le Monde, Paris, L’Harmattan, 2009 387 p. (introduction : « Le mystère de l’énonciation : normes et normalité en relations internationales », pp. 7-62
  7. ↑ Towards a new political economy of state industrialization in the Middle East” (avec Michel Chatelus) dans Niblock (Timothy), ed., The Political Economy of the Middle East, Londres, Elgar, 1999.
  8. ↑ “From Mutual denegation to mutual recognition: NGO / IGO partnership in trade and Atom”, Cosmopolis (Tokyo), 2009.
  9. ↑ “Democracy Before Democracy?”, International Political Science Review, n°2, 2000 ; La Politique dans l’Ancien Orient, Presses de Sciences Po, 480 p. (collection académique) (Al siyasat fi-l-charq al-qadim, traduit par Mustapha Maher, Le Caire, Al majlis al aala al thaqafa, 2007, 610 p.
  10. ↑ « Le Moyen-Orient entre communautés d’origine et communauté de destin », p. 89-110 dans F. Kiwan, dir., Citoyenneté et déconstruction de l’État, Actes du séminaire tenu le 30 et 31 mai 2002, Beyrouth, Presses de l’Université Saint-Joseph, 2004 ; « Du domestique au politique : États et communautés au Moyen-Orient » p. 109-125 dans Etre gouverné, Etudes en l’honneur de Jean Leca, Paris, Presses de Sciences Po, 2003.
  11. ↑ « Estomper les frontières, institutionnaliser le monde » dans P. de Senarclens, (dir.), La frontière dans tous ses états, Genève, Bruylant, 2009.
  12. ↑ La science politique, Paris, A. Colin, 1994, 189 p. (Collection Cursus)
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